La cohérence dans les histoires

Dans une histoire, qu'il s'agisse de fantasy, de policier ou tout autre genre littéraire, la cohérence est ce qui prime. Car une histoire qui n'est pas cohérente, c'est une histoire qui n'a pas de sens.

Premièrement, il faut une cohérence dans l'intrigue. Si cette dernière est bancale, l'histoire risquera d'être moins attrayante à lire. Pour l'intrigue, il faut donc suivre une ligne directrice définie qui fait sens, c'est à dire que le lecteur ne soit pas perdu et ne se demande pas "pourquoi" ou "comment" sur chaque élément qui le fait tiquer durant sa lecture.

 

Par exemple, imaginons que le livre aie comme thème les vampires. Notre héroine, que nous appellerons Amalya, se fait malencontreusement transformer en vampire au milieu du livre. Puis d'un coup, quelques chapitres plus tard, l'auteur change d'avis car cette transformation ne fait pas sens avec ce qu'elle avait prévu pour la fin de l'histoire. Du coup, n'ayant pas envie de modifier ce qu'elle avait écrit, d'un chapitre à l'autre, Amalya, devenue vampire, redevient humaine. Sauf qu'on n'a aucun détail sur le pourquoi du comment. Notre petite Amalya serait donc redevenue humaine en claquant des doigts. Dans ce cas là, le lecteur se demande comment elle a fait, et s'il n'a aucune réponse, ça risque de le gêner. 

Ou encore, si les parents de la petite Amalya sont morts dans un accident de voiture, ils ne peuvent pas revenir à la vie comme ça. Il faut que cela suive une logique, que d'une certaine façon "tout soit justifié rationellement". La cohérence de l'intrigue, c'est ce qui fait la force de l'histoire, qui lui donne un côté attractif. Il faut qu'elle soit un maximum crédible.

 

Ensuite, un point également très important, la cohérence dans les lieux et personnages.

 

Les personnages ont un physique et un caractère qui leur est propre. Une fois qu'il est défini, un changement est possible, mais il faut qu'il fasse sens avec l'histoire. Par exemple, si Amalya a les yeux verts, elle ne peut pas avoir les yeu bleus dans le chapitre suivant, sauf si elle met des lentilles ou autre. Mais dans ce cas là, il faut apporter des explications au lecteur pour ne pas qu'il se sente perdu. De même pour le caractère. Si c'est la grosse victime de son lycée, elle ne peut pas d'un coup devenir la fille la plus populaire, sauf si un évenement important a eu lieu. Respecter le caractère du personnage peut sembler parfois compliqué, mais au fil du temps, cela va devenir naturel.

 

Maintenant, le monde/lieu. Si l'histoire se passe dans le monde réel (la Terre), il faut respecter ce cadre (cadre spatio temporel). 

 

Si l'histoire se passe à Londres au 18e siècle, les personnages ne peuvent pas avoir de smartphone avec la 4g intégrée, ce serait un anachronisme. Ou encore, la France ne peut pas soudainement se retrouver entre l'Amérique du nord et l'Amérique du sud parce que de cette façon, c'est plus près de New York. Le monde réel, on vit dedans. Si on ne le reconnait pas au fil de la lecture, on risque d'être perdu. C'est pourquoi, si jamais vous souhaitez faire une histoire qui se passe sur Terre, par exemple à Rome, il faut se renseiger sur la ville/le lieu/l'époque pour éviter de dire des bétises. Encore une fois, c'est la crédibilité qui va donner de la force à votre histoire.

 

Ensuite, j'ai envie de parler des mondes inventés. Ce n'est pas parce que ce monde n'existe pas qu'il est possible de tout se permettre, bien au contraire. Le lecteur ne connait rien à ce monde et attend qu'il soit justement cohérent, qu'il puisse s'y retrouver. Si l'histoire se passe dans une planète étrangère qui n'a pas de soleil/étoile, d'un point de vue scientifique, la vie n'est pas possible dessus. Ce serait créer un paradoxe que d'y faire vivre des gens. 

Je pense que le mieux pour mettre ses idées au clair dans ce genre de situation est d'établir un plan du monde, en faire un petit croquis au brouillon, marquer ses caractéristiques et tout ce que vous avez imaginé à son propos. Ensuite, réfléchissez y, modifiez ce que vous trouvez finalement moins cohérent et prenez du recul. Imaginez vous y vivre et dites vous ce qui irait/ce qui n'irait pas. Se projeter là bas est une bonne façon de voir si votre monde est plausible.

 

Il y a une autre chose dont j'ai également envie de parler qui concerne les récits plutôt tournés Fantastique/Fantasy/Science-Fiction. D'un côté, la magie, et de l'autre, la science dans les histoires.

 

Dabord, la science. C'est un domaine très terre à terre. On ne peut pas tout se permettre et il faut absolument garder un côté lucide. Si notre chère Amalya se fait injecter du plutonium, elle ne va pas développer de pouvoirs surnaturels tels que la télékinésie ou la maitrise du feu. Elle va mourir, oui oui. Parce que le plutonium c'est radioactif et dangereux. Bon, ensuite, si elle ne fait que l'inhaler ou être en léger contact avec, cela peut simplement faire muter son corps, et dans ce cas là, l'apparition de capacités surnaturelles est possible. 

Quand on utilise la science, rester plausible est très important, car contrairement à la magie, elle a ses limites (et encore).

 

La magie maintenant.

 

La magie, c'est très vaste, on est très libre de faire ce qu'on souhaite avec et je trouve ça vraiment bien. En général, ça peut donner des touches d'originalité à l'histoire et développe le style de l'auteur, le genre de choses qui le caractérisent. Seulement, encore une fois, il y a des limites à tout ça. Avoir tous les pouvoirs du monde et pouvoir les utiliser sans perdre d'énergie, c'est un peu gros. Si Amalya peut faire apparaitre un vaisseau spatial à partir de rien en un claquement de doigts sans se fatiguer, c'est étrange. Non seulement parce que faire apparaitre de la matière à partir de rien, c'est bizarre (je ne dis pas qu'on ne devrait pas le faire dans les histoires, il suffit simplement de garder un côté rationnel), mais en plus sans même perdre le moindre soupçon d'énergie dû à l'utilisation d'énergie, encore une fois, c'est un peu gros. Il faudrait nuancer un peu pour rendre le tout crédible. Par exemple, Amalya peut faire apparaitre ce qu'elle veut à partir de rien, il lui suffit d'imaginer ce qu'elle souhaite en détail. Seulement, cela lui coûte énormément d'énergie à chaque fois qu'elle le fait. Là c'est déjà mieux.

 

J'ai oublié de parler de quelque chose de très important: le voyage dans le temps. C'est là que le plus souvent, bon nombre d'incohérences se glissent. Tout simplement car c'est un sujet qui est, je trouve, très délicat à aborder. Je ne vais pas m'étendre dessus, mais simplement dire quelques petites choses.

 

Premièrement, si on remonte le temps, il faut faire attention à l'époque et au cadre spatio temporel pour éviter les anachronismes. Ensuite, faire attention aux lignes temporelles. Par exemple, si Amalya remonte le temps pour aller se faire coucou à la sortie du lycée, alors cela va modifier sa ligne temporelle car elle va se rencontrer elle-même. Dans sa tête, elle aura le souvenir de s'être recontrée lorsqu'elle ira se rencontrer (ce qui risque de créer une brèche dans l'espace temps et faire s'effondrer l'univers sur lui même).

Si on va dans le futur, c'est beaucoup plus simple: on peut faire un peu ce qu'on veut puisque c'est un "futur possible". Si le présent change, le futur aussi, et puis cela n'altère en rien ce qui s'est déjà produit, sans non plus altérer ce qui va se produire puisque ce n'est pas sûr que ça se produise réellement (mindblown).

 

Bon, je pense avoir dit tout ce qui me passait par la tête et ce qui me tracassait parfois. Je tiens également à préciser que ce n'est que mon avis: vous pouvez ne pas être d'accord, je ne fais que dire ce que moi je pense en espérant que cela aide certaines personnes. Mon avis n'est pas la vérité absolue, loin de là (et heureusement).

 

Si vous souhaitez ajouter quelque chose, s'il y a un point ou vous n'étiez pas d'accord ou autre, les commentaires sont là pour laisser libre court à sa pensée.

 

(Je tiens aussi à m'excuser, je parle essentiellement de SFFF car je suis plus à l'aise dans ce genre).

(Et mes exemples étaient également un peu dans les extrêmes, c'était simplement pour exprimer mes pensées de façon plus simple pour moi).

 

Alys Demester.